« Cette crise a relevé des insuffisances d’un système qui est devenu de plus en plus rigide et qui s’est éloigné des réalités du XXIème siècle »
Notre pays vit une crise d’une gravité inégalée sur fond de bouleversements écologiques, technologiques, numériques, et d’inégalités sociales. Il est donc urgent d’agir !
Comme il s’y était engagé à l’issue du Grand Débat national, le Président de la République a annoncé la suppression de l’ENA, l’École Nationale d’Administration. Cette mesure, qui constitue l’un des bouleversements les plus importants de la haute fonction publique depuis 1945, poursuit l’effort de modernisation de l’État engagé depuis 2017. Elle vise à rendre à l’État sa pleine efficacité, en la rendant actrice de l’égalité des chances, plus proche du terrain et des attentes des Français, et plus en phase avec les enjeux du XXIe siècle, qui ne sont plus deux de 1945.
Pour changer radicalement le recrutement, la formation et le parcours de carrière de notre élite administrative, la réforme suit ces 3 grands axes :
– Assurer l’égalité des chances :
1700 places supplémentaires en « classes préparatoires talents » du service public dans tout le pays
15% de plus d’étudiants boursiers méritant de rejoindre ces écoles de la fonction publique
– Une plus grande proximité :
Chaque haut fonctionnaire sera évalué uniquement sur ses compétences, ses mérites
Fin des rentes à vie et de parcours automatiques : les carrières ne seront plus prédéterminées ou figées par un classement obtenu à la sortie des écoles
Toutes les carrières commenceront par des rôles opérationnels et non plus par des rôles de jugements, de contrôles ou d’inspection
Généralisation du terrain comme première compétence : tout le monde sera encouragé à multiplier les expériences sur le terrain par des mobilités renforcées
– Plus de modernité et d’efficacité :
Création de l’Institut National du Service Public : cadres supérieurs mieux formés, plus enclins à l’innovation, à la prise de risques et avec des profils plus variés
« L’ISP […] sera plus ouvert au monde académique et à la recherche, en France comme à l’international. Plus ouvert à l’entrée. »
Réformer en profondeur la haute fonction publique était nécessaire : il ne s’agissait pas seulement de traiter les symptômes de l’élitisme et de l’entre-soi, mais de s’attaquer aux causes profondes du problèmes.
En ouvrant les modalités d’accès à la haute fonction publique, nous luttons contre les inégalités de destin.
En proposant des enseignements liés à la transition numérique, écologique ou l’égalité femmes-hommes, nous modernisons la formations des cadres dirigeants de l’État.
En créant un corps unique d’administrateur d’État, nous favorisons la circulation des hauts fonctionnaires entre les administrations publiques.
En encourageant les élèves à passer leurs premières années sur le terrain, nous leur permettons d’être plus en contact avec les citoyens, plus en prise avec les difficultés du quotidien.
Cette haute fonction publique, nous l’inventons ensemble.
Pour qu’elle soit à la hauteur des défis de notre temps et fidèle au visage de la France.
Comme je m’y étais engagé à la suite du Grand Débat national, l’ENA sera supprimée. Nous devons changer radicalement la manière dont on recrute, dont on forme, dont on sélectionne notre élite administrative, dont on construit les carrières.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 9, 2021