Après bientôt cinq semaines de confinement, le Premier ministre, Edouard Philippe, a salué les avancées significatives obtenues grâce à une stratégie du Gouvernement en 2 axes : augmenter les capacités d’accueil dans les services de réanimation d’une part et confiner la population pour réduire la circulation du virus d’autre part.
Un plan dont les effets positifs commencent à se mesurer : efficacité du confinement contre la propagation du virus, exploits répétés de notre système de santé, mesures économiques inédites, etc.
La crise n’est pas finie. Si la situation s’améliore, cette crise sanitaire n’est pas terminée : “Imaginer que l’épidémie est derrière nous serait une erreur”, a fermement rappelé le Premier ministre, qui a en outre prévenu que “notre vie ne sera pas exactement comme notre vie d’avant le confinement”.
Ralentir la circulation du virus, toujours avoir un nombre de cas sévères inférieurs à la capacité d’accueil : c’est ce que vous avez fait en respectant le confinement et c’est ce que les services hospitaliers ont fait en augmentant leurs capacités d’accueil. #COVID19 pic.twitter.com/014R4GDSu6
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) April 19, 2020
Le confinement est bien respecté comme l’indiquent les chiffres ci-après : -86% de déplacements vers les commerces ou encore -55% vers les bureaux. Il a en outre produit ses effets, puisque nous constatons une diminution du nombre de malades hospitalisés et notamment en réanimation : le 9 avril il y avait 7100 malades en réanimation, le 19 avril, il y a 5 800 patients.
Le Premier ministre a précisé que cette bonne nouvelle devait être accueillie avec retenue et prudence. Rien n’est gagné et l’objectif est de poursuivre dans les prochaines semaines la diminution de l’occupation des lits de réanimation.
Quant au système hospitalier, le Premier ministre a rappelé qu’il avait notamment tenu grâce à une solidarité nationale et européenne inédite.
Pour soulager certaines régions comme les Hauts-de-France ou le Grand Est, le Gouvernement a mis en place une évacuation sanitaire vers les hôpitaux où l’épidémie était moins forte.
Au total, on dénombre 644 transferts qui ont constitué un exploit humain, logistique et médical, dont 180 transferts vers des pays frontaliers et amis (Allemagne, Autriche, Luxembourg et Suisse).
Ces 644 transferts sanitaires constituent un exploit logistique, médical et humain remarquable. Ils ont permis de sauver des vies et de montrer l'incroyable solidarité entre régions. #COVID19 pic.twitter.com/lwEwqnw0pV
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) April 19, 2020
En temps normal, les besoins hebdomadaires en milieu hospitalier sont de 5 millions de masques chirurgicaux. Ainsi, en janvier, la France disposait d’un stock de 117 millions de masques chirurgicaux et avait une capacité de production hebdomadaire de 4 millions.
Depuis le début de l’épidémie, le système de production chinois a ralenti et leur consommation de masques a augmenté. C’est pour cela que le Gouvernement a décidé d’augmenter la capacité de production française : aujourd’hui notre pays produit plus de 8 millions de masques pour les soignants par semaine. La production nationale a plus que doublé et va continuer de s’intensifier.
Le Premier ministre a par ailleurs précisé que la France avait importé cette semaine 81 millions de masques pour une consommation hebdomadaire de 45 millions environ. Cela permettra d’anticiper les prochaines semaines.
En parallèle, le Gouvernement reste vigilant sur certains matériels et médicaments dont l’approvisionnement est parfois tendu : blouses, sur-blouses, tabliers, gants, charlottes, lunettes…Par ailleurs, d’ici la fin du mois de juin, la France disposera de 15 000 respirateurs de réanimation ainsi que de 15 000 respirateurs plus légers, soit plus que ce dont nous avons besoin, permettant demain de nous tenir aux côtés de nos partenaires internationaux.
Depuis le début de l’épidémie, le rapatriement des Français à l’étranger peut s’avérer être un casse-tête. Le Gouvernement a tout mis en oeuvre pour rapatrier les concitoyens bloqués dans le monde. Au total, 160 000 Français ont été rapatriés de plus d’une centaine de pays. Cela représente près de 1 600 vols affrétés.
En cette période de confinement, nous constatons une forte baisse de l’activité économique (-36%). Cela représente également -43% dans l’industrie, -88% dans la construction et une quasi cessation générale d’activité dans hébergement restauration (-90%). Ce constat est vrai pour tous les pays touchés comme l’Espagne, l’Italie, le Royaume Uni ou les Etats-Unis.
« Sauvegarder ce qui peut l’être aujourd’hui pour permettre de relancer demain ce qui doit l’être. »
Ainsi la France a mis en place des mesures uniques pour protéger notre économie :
– 9 millions de salariés en chômage partiel pour d’une part protéger les salariés en leur garantissant un salaire et éviter les licenciements et d’autre part protéger les entreprises. Cela concerne près d’1 salarié sur 2 ;
– 130 000 entreprises bénéficiaires des prêts garantis par l’Etat pour éviter les cessations de paiement ;
– 1 million de demandes reçues afin de bénéficier du fonds de solidarité pour sauver les petites entreprises. Cela représente 7 milliards d’euros en partie financés par l’Etat. Les assureurs apportent 400 000 millions et les Régions participent à hauteur de 500 000 millions.
En plus de ce soutien économique, le Gouvernement a mis en place des mesures d’urgence sociales : le maintien des prestations sociales, la prolongation de la trêve hivernale, la création de plus de 17 000 places d’hébergement d’urgence, l’aide exceptionnelle de solidarité qui va concerner 4 millions de foyers… (lire notre article)
«C’est la fierté de notre pays, de proposer ce modèle social que beaucoup nous envient. »
Olivier Véran a dressé un constat : 45% des Ehpad ont signalé au moins un cas positif avec une mortalité élevée. Pour ne pas laisser un Ehpad seul dans ses décisions et dans la pratique du soin, le Gouvernement a mis en place des permanences spécialisées de médecine gériatriques et a appelé au renfort en personnels via la mobilisation de la réserve sanitaire.
La protection de nos aînés doit également s’anticiper. C’est pourquoi le Gouvernement mène actuellement une vaste campagne de dépistage : dès qu’un cas est signalé, l’ensemble de l’établissement (soignants + résidents) est testé. Au total, 50 000 tests ont été programmés et réalisés la semaine dernière.
Le confinement en Ehpad étant difficile à vivre pour nos aînés et leurs proches, il sera possible à partir de ce lundi 20 avril de rendre visite à un résident dans le cadre d’un protocole strict. Ce droit de visite s’appliquera dans les mêmes conditions pour les personnes en situation de handicap.
Le confinement en EHPAD est difficile à vivre pour nos aînés et leurs proches. C’est pourquoi, à la demande d’un résident, sous la responsabilité du directeur d’établissement et dans le cadre d’un protocole strict, les visites pourront reprendre dès demain. pic.twitter.com/LtNbCHdHJX
— Olivier Véran (@olivierveran) April 19, 2020